Si les jardins urbains font profiter toute une communauté, les AMAP connaissent aussi un certain succès. En effet, ce dispositif se démocratise dans toute la France, et concerne surtout les produits agricoles. L’apiculture, cette branche de l’agriculture, pourrait aussi faire l’objet de cette démarche commerciale entre producteurs et consommateurs. Dans le secteur du miel, les AMAP sont-ils opérationnels ?
Le dispositif AMAP, qu’est-ce que c’est ?
AMAP ou Association Pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, est un dispositif issu de la rencontre d’un groupe composé de producteurs et de consommateurs. Essentiellement orientée vers les produits agricoles, cette association consiste à établir un contrat pour une ou plusieurs saisons de production. Le contrat stipule les engagements des deux parties : la première doit fournir régulièrement ses récoltes fraîches et la seconde est disposée à consommer les produits ainsi fournis.
Ce qui différencie le dispositif AMAP de la politique des grandes distributions, c’est la non-standardisation des produits. Toute la récolte doit être consommée dans la mesure où le producteur respecte les procédures de productions. Les produits sont essentiellement certifiés « bio », exempts d’utilisation de pesticides ou autres produits chimiques. Non seulement les récoltes doivent être saines, mais la production doit respecter la biodiversité et le rythme de la Nature.
Quels sont les principes ?
Le dispositif AMAP requiert des engagements des deux parties : les paysans et les consommateurs. Les obligations des clients consistent à payer sa part de la récolte, s’engageant ainsi à partager les éventuelles pertes et profitant des bénéfices. Les consommateurs doivent également s’engager à chercher les produits en respectant le jour et l’heure convenus. Leurs remarques doivent être objectives pour améliorer ensemble la qualité et la quantité des récoltes. Les démarches faites par les consommateurs doivent aller dans le sens où les idées et initiatives permettent d’optimiser le projet.
Du côté des paysans, c’est-à-dire des producteurs, ils doivent s’engager à fournir régulièrement les produits notifiés dans le contrat. Ils doivent également livrer le produit au jour dit et à l’heure dite. Les producteurs doivent donner accès à sa production pour que les clients puissent la visiter. Par la même occasion, ils doivent aussi être en mesure d’expliquer le fonctionnement de la production et les différentes démarches jusqu’à ce que les produits arrivent chez les clients. La prise en compte des remarques et des besoins des consommateurs doit constituer un engagement. Pour les deux parties, manquer une livraison ou la décliner doit faire l’objet d’une note préalable.
Le miel et ce système associatif
L’AMAP est une association qui est opérationnelle dans les produits agricoles. La première spécificité de ce dispositif est la commercialisation à « circuits courts ». Il s’agit d’une opération sans intermédiaire pour mieux vendre et pour mieux consommer. Plusieurs filières en sont concernées, y compris l’apiculture. Le miel est un produit, dont les consommateurs exigent actuellement le label « produit de France ». Avec les légumes, le miel représente plus de 50% des exploitations en AMAP devançant les fruits et le vin, ainsi que les produits animaux. Source : apiculture.net
Plusieurs régions, plusieurs communes ont adopté l’AMAP sur le miel. Plus de 700 ruches des apiculteurs professionnels et amateurs sont recensées pour être inscrites dans les associations « Amapiennes ». L’apiculture naturelle préconise aujourd’hui la consommation de miel français et l’AMAP est une occasion de montrer d’où vient le miel et comment il est fabriqué. Les lieux de distribution pourraient être chez l’apiculteur lui-même afin de montrer aux consommateurs les procédures de fabrication, comme ils pourraient être ailleurs. La charte AMAP stipule la provenance sous le label « agriculture biologique » avec le logo AB. Il faut savoir que le miel en AMAP représente une partie assez importante en France.